27 Janvier 2010

Mission glaciaire pour Cryosat-2

Grâce à son altimètre et l’aide de DORIS, le satellite de l’ESA suivra les variations de la hauteur des glaces avec une précision millimétrique.

22 mars 2010

Des glaciers aux banquises

« Après l’échec du lancement de Cryosat-1 en 2005, il a été décidé très vite de faire un nouveau satellite pour observer les glaces, rappelle Françoise Schiavon, chef de projet Cryosat-2 au CNES. Cryosat-2 va suivre pendant 3 ans l’évolution des glaces de terre et de mer. »

Le satellite, en orbite polaire, survolera régulièrement les calottes glaciaires, qui jouent un rôle clé dans la régulation du climat.

A chaque passage, son altimètre mesurera la hauteur des glaces de l’Antarctique et de l’Arctique mais aussi celle des banquises et des glaciers de montagnes.

Ondes radar de l'altimètre du satellite Cryosat-2. Crédits : Ill. ESA.
Ondes radar de l'altimètre du satellite Cryosat-2. Crédits : Ill. ESA.

En fonction du relief de la zone à topographier, l’altimètre radar utilisera le mode le plus adéquat.

Pour les zones très accidentées par exemple, comme les bords de l’Antarctique ou les glaciers, l’altimètre prendra 2 mesures sous 2 angles différents pour avoir une information sur le relief.

Grâce à ces observations continues, les scientifiques pourront suivre les variations des hauteurs des glaces, en fonction des saisons et des années, et en étudier leur implication sur la hauteur des océans.

Et ce, avec une précision de quelques mm par an. « Par ailleurs, toutes les données seront archivées par le CNES qui sera capable de générer des produits altimétriques à la demande », précise Françoise Schiavon.

Avec l’aide de DORIS

Le système DORIS équipe aussi le satellite Jason-2

Extrait du blog Jason-2, publié en 2008. Crédits : CNES.

 

 

Mais ces mesures ne pourraient être aussi précises sans l’aide d’un instrument développé par le CNES, qui fête aujourd’hui ses 20 ans : le système DORIS.

« DORIS donne le positionnement précis du satellite sur son orbite, au cm près. En combinant cette altitude et la mesure altimétrique, qui donne la distance entre le satellite et la surface de la glace, on en déduit l’épaisseur des calottes glaciaires », explique Albert Auriol, responsable Doris au CNES.

Parallèlement à ces orbites, traitées au sol par des équipes toulousaines, DORIS mesure en temps réel l’altitude de Cryosat-2 et aide ainsi le satellite à maintenir sa position.

« Une 1ere sur un satellite », souligne Albert Auriol.

 

Cryosat-2 au centre de test, IABG, de l'ESA près de Munich. Crédits : ESA.
Cryosat-2 au centre de test, IABG, de l'ESA près de Munich. Crédits : ESA.

Autre mission pour l’instrument DORIS : déterminer avec précision la position de stations terrestres, qui seront à leur tour utilisées comme points de référence mondial pour mesurer le niveau des océans ou le mouvements des plaques continentales par exemple.

Cryosat-2, actuellement sur le site de Baïkonour, rejoindra l’espace à bord de la fusée russo-ukrainienne Dnepr.

 

Voir aussi